À Propos
Après avoir intégré un club d’amateurs d’Art Floral pendant 40 ans, club au sein duquel je suis devenue successivement animatrice, démonstratrice, professeur 1° et 2° degré et enfin juge international, j’ai ressenti le besoin d’aller un pas plus loin en me tournant vers la Sculpture. Il faut dire que mes réalisations végétales allaient de plus en plus dans un sens sculptural et que les ateliers que j’animais allaient dans ce même sens.
Ce bagage « floral » ou plutôt « végétal » m’a certainement aidé à sentir équilibre, rythme, volume en 3 dimensions, contraste etc.. et à continuer à tenter des expériences, de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques. J’ai commencé « sagement » en respectant les instructions de mon professeur, en faisant du modèle vivant en sculpture et en dessin pour bien intégrer les proportions du corps humain.
Lors d’un exercice d’un travail de grillage demandé par mon professeur, j’ai proposé d’habiller ce grillage d’algues filamenteuses récoltées sur mon petit étang. Une série de créations ont été réalisées de cette façon : personnages de dimensions moyennes ou très petits, associés à du bois traité. Ne pouvant me défaire de mon attrait pour le végétal, j’ai voulu aussi exploiter la grande berce du Caucase (Heracleum) dont les tiges ont une texture et une longévité très intéressantes.
J’ai, bien sûr, continué à travailler la terre et ai pu faire l’expérience du silicone pour reproduire, en plâtre ou en résine, certaines petites pièces et les patiner de différentes façons.
J’ai voulu aussi tenter des pièces de dimensions plus importantes ; c’est ainsi que j’ai eu la chance de dessiner et veiller à la réalisation d’un nouvel autel pour la chapelle de l’hôpital de Mont-Godinne. L’aumônier désirait que j’y intègre une sculpture porteuse d’un message, ce que j’ai réalisé en m’inspirant d’Henry Moore.
J’avais eu l’occasion, lors de mes ateliers d’Art Floral, de faire appel à un ferronnier très ouvert à mes projets et élucubrations. Il m’avait notamment réalisé des supports en acier perforé que j’avais bien souvent envie d’utiliser sans végétal. J’ai donc voulu pousser ce projet plus loin et, en travaillant à deux, le ferronnier et moi avons pu créer de grandes sculptures métalliques, d’abord en acier perforé peint, ensuite en acier Corten, ne nécessitant aucun traitement.
Entre les coups, j’ai voulu aussi m’attaquer au bambou que j’ai pu mettre en forme grâce au décapeur thermique, après l’avoir scindé en lanières et avoir supprimé les cloisons intérieures au ciseau à bois. J’ai voulu aussi réaliser des formes sur le thème « Féminitude » en utilisant la technique des colombins. Mon but n’était pas une représentation figurative. Je voulais chercher des formes en suggérant la femme avec tout ce qu’elle a de courbes et de creux, de douceur et de force, des formes qu’on ait envie de caresser.
Parallèlement, j’ai découvert un beau morceau de bois creux que j’ai tronçonné en fines tranches avant de les poncer et les traiter. Je voulais les associer à de nouveaux petits personnages, mais les algues manquant, je me suis tournée d’abord vers la terre puis vers le fil de fer habillé de bandes plâtrées, une gomme-laque terminant le travail. La réalisation d’une quantité de ces petits personnages m’a donné l’idée de la multiplicité et j’ai abandonné mes morceaux de bois pour rassembler un enchevêtrement de personnages sur un support créé pour l’Art Floral à l’origine.
Toujours animée par le désir de tenter de nouvelles expériences, mon espoir est de pouvoir continuer encore longtemps… Et de faire toujours « Un Pas Plus Loin » !
